dialogues performés   lectures performées || pièces performées || happenings || commandes (théâtre, danse)
   
                       
   

Conversation performée
avec Judith Cahen,
Comédie de Reims
2011

  13 minutes autour d'un plumeau
avec Sarah Tritz
Bibliothèque Marguerite Audoux
2010
 

J'aime dehors / Ég elska út
avec Elias Knorr
Nhil Poetry Festival
Reykjavik, 2011

   
 
 
    Toutes deux présentes sur scène, assises à même le plateau où des documents étaient étalés, qu’il s’agisse d’extraits de textes à propos desquels nous avions échangés (notamment l’Essai sur l’élaboration progressive des idées pendant le discours de Heinrich Von Kleist), du script de son prochain film, de certains de mes textes, et d’un matériel iconographique que nous partageons, ou que nous avions apporté - comme autant de pensées en référence à nos travaux.

Après projection de deux extraits de La révolution sexuelle n’aura pas lieu, où, dans l’un est interrogé le collectif, dans l’autre, le proposition d’une psychanalyse don-contre-don, et la lecture, par Judith, de l’un de mes textes (l’extérieur, F.aire L.a F.eui||e), la discussion a été amorcée par une question de Judith mettant en regart texte lu et film vu. Y ont figuré des questionnements relatifs à la collaboration (donc le dialogue lui-même) et l’interprétation (si dans un des film de Judith, jourrais-je mon propre rôle, un rôle qu’elle m’aurait écrit, que j’écrirai moi-même ? ...). D’une durée d’environ ¾ d’heures, improvisant comme lors de nos rencontres privées ce dialogue public, il questionnait aussi ce rapport.
  Échangeant ensemble autour de nos affinités intellectuelles et artistiques, autour de nos pratiques et de nos gestes depuis presqu’une dizaine d’années (depuis notre rencontre lors de nos études aux Beaux-Arts de Lyon), Sarah Tritz m’ayant régulièrement invitée à écrire dans ses catalogues (une lettre dans Et une année passa..., publiée dans le catalogue de son exposition à La friche de la Belle de mai, 2008 ; des exergues poétiques dans Seul rien n’existe, éd. ADERA, 2010), évoquant ensemble fréquemment la notion de “scénario sculptural”(évoqués
dans F.aire L.a F.eui||e, cf. pages précédentes), nous décrivant mutuellement ceux nous semblant advenir, tentant d’en donner une définition et parfois d’en réaliser, notre collaboration s’est imposée comme désir d’étendre ce territoire commun et partagé, de le rendre public.

L'a rendu possible, entre autres, 13 minutes autour d’un plumeau Spectatrice et interlocutrice de ses gestes et de son regard de sculptrice lors de ses moments de recherches en atelier comme in situ lors de ses installations pour une exposition, celles-ci en exhibant les traces tout en les occultant, il m’a semblé intéressant de les mettre en scène lors d’un dialogue performé. À partir d’une base de matériaux disponibles (éléments de mobilier,
verre, plumeau, bois,...) et une recherche préalable, commune à l’improvisation et à l’installation, dans ce qui deviendrait espace d’exposition (le jardin fermé d’une bibliothèque, visible par de larges baies vitrées) a été écrit un texte dont la trame répondait a ces différents éléments en même temps qu’elle incluait les spécificités du lieu comme des extraits de nos échanges. 13 minutes autour d’un plumeau permettait au spectateur de voir, alors que j’interprétais cette partition, les gestes et l’avènement de cette sculpture de Sarah Tritz, dont la construction
était rythmée par l’intensité du volume de ma voix.
  La traduction et l’invention d’une,de langue,s, sont des questions qui se posent régulièrement dans mon travail. Approchées de façon périphérique depuis plusieurs années par différents projets, elle trouvera sans doute une réalisation supplémentaire lors de ma résidence actuelle à l’Akademie Schloss Solitude, commençant à y écrire en trois langues (français, allemand, anglais) Leurs maîtrises n’étant pas équivalentes, les modalités d’expérimentations
sont remises en jeu. Les autres projets inhérents au bout de la langue sont : la lecture-dialogue performée bilingue
invitée en 2011 en Islande pour le Nyhill Poetry Festival, où certains de mes textes y ont été traduits, j’ai eu la chance de rencontrer Elias Knnor, poète catalan, maîtrisant une dizaine de langues, en inventant une, génitive, par la combinaison de celle connues. Nous avons
décidé d’une lecture simultanée de la version traduites et de celle originale. L’enjeu était de laisser audible les deux textes, en même temps qu’adapter et conserver les rythmes inhérents à l’islandais et au français.
   
                             
   

Alliacés
avec Bérangère Maximin
La femme et la note (prod. Th. Baumgarten),
France Culture, 2009

 

Ma belle entomologie
avec Olivia Grandville,
festival Concordan(s)es
CND Pantin, 2011

 

Set
avec David Bichindarritz
aka Michel Biarritz
La comédie de Reims, 2011

   
 
 
   

Bérangère Maximin, électro-acousticienne (Tant que les heures passent (Tzadik Records (John Zorn), USA, sept. 2008) ; No one is an island, (Sub Rosa, Belgique, 2012) avec Rhys Chatham, Christian Fennesz, Frédéric D. Oberland et Richard Pinhas ; bourse Institut Français Hors Les Murs 2011 aux USA, pour l’écriture de Dora-Rose Hits New York (quatre récitants et électronique live) dont le prologue ‘Kalon Kakon’ est créé à l’auditorium Saint-Germain (Paris), le 23 septembre 2011 (Multiphonies, Ina-GRM (création-commande)), m’a invitée à travaillée avec elle sur un dispositif de dialogue improvisé pour La femme et la note (France Culture, diffusion et rediffusion 2010), à partir de Part & (2011, Joca Seria - cf. pages suivantes). Sa mise en page permet l’improvisation lors de lectures performées, croisant textes à l’écriture complexe et possibilités de partitions de poésie sonore. Une base de sons pré-enregistrés, en disjonctions et rapports au texte, permettait à l’une et l’autre écoute et la composition en direct avec chacun de nos matériaux, sur les principes d’improvisation inhérents à l’histoire de la musique contemporaine.

+ Passionément bis (Alliacés2) + France Culture + site Bérangère Maximin

  De nos presque trop nombreux intérêts, se croisant à l’endroit des lettristes, d’Isidore Isou (cf. Le cabaret discrépant qu’en a tiré Olivia Grandville, mes partitions), de notre commune fascination pour la rencontre du scientifique dans l’artistique et réciproquement (qu’il s’agisse de La vie des abeilles de Maetrlinck, de La logique sans peine de Lewis C. Caroll, comme de l’extraction, par Goethe, à partir de la chimie moléculaire alors émergente, d’une trame narrative pour ses Affinités électives) permettant le mêlement de l’abstrait et du fictionnel, de notre désir de repenser cette possibilité narrative sur un plateau dans le champ de la danse contemporaine, de notre double intérêt pour l’auto-fiction documentée, (avec ici sa Semaine d’art en Avignon),... nous avons décidé de partir du tableau périodique des éléments, langage en soi et référant à nos intérêts. Son rythme et sa structure, y réinjectant du narratif relatifs à nos propres expériences, ont été ceux de notre proposition : “Ma belle enthomologie,c’est épingler, avec tendresse et ironie, âges & vies, des promenades et des parcours, des rencontres, A+B, C+D, dans ce qui résonne d’expériences, et d’expériences de lectures, qu’il s’agisse d’images ou de gestes, de livres ou de films, où la logique est sans peine, sensible, d’accointances en glissements.”
Pièce d’une vingtaine de minutes, présentée au CND de Pantin en mars 2011, y ont été explorées les différentes modalités de support au texte (écran d’ordinateur, luthrin, disposition spatiale au sol et au mur, enregistrements et diffusions sonores) pouvant rencontrer une interprétation dansée - et ce faisant nous permettre, dans la multitude des pistes s’offrant à notre rencontre, en privilégier quelques unes.
 

David Bichindaritz, alias Michel Bichindaritz, diplômé de l’Institut Supérieurs des Techniques du Son, ayant travaillé à l’IRCAM, collaborant avec, notamment, Irène Jacob, Benoît Delbecq, Jérôme Kircher, Vincent Macaigne et Ludovic Lagarde, est aussi musicien et guitariste. Rencontré lors de La terreur du boomerang (cf. pages suivantes) il se fait, entre autres, l’interprète de chansons populaires. M’intéressant à la ritournelle, à la notion de vers d’oreilles que décrit Peter Szendy (Tubes, éd. de Minuit, 2008) , à la citation sonore et musicale, la force de la chanson populaire pour convoquer des souvenirs intimement différents mais épocals, ce dialogue performé, jouant également de l’improvisation et des modus inhérents à l’histoire de la musique contemporaine, laissait la place à la rengaine et à l’émergence, par libre association d’idées ou de rythmes, à un mêlement du savant et du commun, de deux rythmes et deux vitesses se complétant, s’opposant, se conjoignant, pour former, dans l’écoute réciproque un objet singulier.


http://www.michelbiarritz.fr/