Le cow-boy et le poète (Chevauchépris), éd. de L'attente, 2011 || Extraits : Chevauchépris sombre (piste 1) : + (1'46)
 
 

livre + CD
(interprét. avec Esther Salmona)
13,5 x 14,5 cm, 78 pages
978-2-36242-000-9


F.aire L.a Feui||e
2008

part &,
2011

De la rose et du renard, (...)
2012
 

Critiques


Morad Montazami in L’oeuvre d’art ventriloque pour Débords

“Enfin l’espace utopique exposé par Débords, s’ouvrira et se refermera avec Gérald Kurdian et Anne Kawala dont les performances, musicales, et poétiques,
manifesteront s’il devait subsister un doute, que tout quasi-récit, pré-récit, contrerécit, sur-récit… a bien tenu lieu, s’est bien déclenché. (...) Anne Kawala, de son côté, offrira une lecture-performance prenant appel d’une métaphore, celle du cow-boy et du far west, pour disséminer les points que dessine l’espace poétique sur une « carte » de figures et de sons ; peuplant notre imaginaire par leur évocation d’une frontière inatteignable et hors-pensée (avons-nous jamais senti l’être du cow-boy en nous sinon sous le déguisement de l’enfance?) ces feintes de corps rhétoriques parlent de l’acte créateur lui-même, irréductible et inexprimable au-delà de sa frontière avec notre propre condition (avons-nous jamais senti l’être du poète en nous ?).”


Dominique Quélen pour Cahier Critique de Poésie n°23

Anne Kawala affole la lecture avec sa langue qui tangue, mais aussi avec rigueur, depuis F.aire L.a F.eui||e (majuscules car chaque avancée dans le texte est une entame et la surprise est constante). Ici en deux volumes composés chacun selon une structure en diptyque, elle joue de toutes les possibilités de la page comme espace et comme temps. Part & franchit la ligne médiane, Le cow-boy et le poète la trace verticalement sans jamais la traverser sinon que les deux voix (et le CD qui accompagne le livre en rend l’idée sensible) se chevauchant par homophonie et paronomase, le plaisir étant dans l’écart. En vertu du principe selon lequel la mise en jeu de l’écriture dans son déroulement même est une donnée acquise, elle la renouvelle en en faisant s’emballer les possibilités. Il en résulte des livre à systèmes dépliés en tout sens avec une précision, une invention et une liberté assez sternienne. Tantôt elle retrouve un usage ancien du codex (texte centré, encadré de commentaires), tantôt elle violente les sens, assuamnt dans Part & l’illisible, l’à peine déchiffrable, voire la perte du texte entre les deux pages - ou du sexe de la Femme au perroquet de Courbet, le pli de l’aine épousant celui du livre. Avec humour et violence aussi elle manie ses effets, un “coinçage de bite” d’un côté, de l’autre une Winchester nommée “Jack Spicer” - l’auteur de Billy The Kid. Car Anne Kawala, à l’instar de Jack Spicer, s’appuie sur des genres chargés en mythes, sur des univers déjà structurés comme des langages, clichés compris. Son travail, à partir de ces codes parfois usés (et plus ils le sont, mieux c’est ), western ou roman d’amour, consiste à produire une langue double, tantôt agglutinant, tantôt disjoignant les objets qu’elle attrape et malaxe en chevauchépris, en bicherffraie, : autant de chimères accédant à la vie au sein de ruines, où, comme dans la maisonnette du tableau de Friedrich reproduit dans Part &, se niche, par une association phorétique, l’auteur.


A propos

Ecrit en réponse à l’invitation d’Elise Leclerq et de Pauline Fouché, curatrices de l’exposition Débords, Le cow-boy et le poète (Chevauchépris) est une partition pour deux voix, celle d’Esther Salmona et la mienne - sorte de prélude aux dialogues performés évoqués ci-avant (car ayant alors la responsabilité de l’écriture de la partition. Ce texte a été performé le 18 avril 2008 à Paris, puis enregistré et publié par les éditions de l’Attente (livre + CD) au printemps 2011. Sa quatrième de couverture le présente comme suit : Le cow-boy et le poète peut avor trois types de lectures : l’épopée du cow-boy, le poème du poète ou l’épopépoème polyphonique des deux joués suimultanément. S’amusant de clichés comme de références, ont été mis en regard de façon burlesque et ironique, le mythe du far-west et un questionnement du travail d’écritures.